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Audition

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les avis de Cinemasie

10 critiques: 3.35/5

vos avis

86 critiques: 3.57/5



Yann K 4 Un film de fou fait par un fou
Xavier Chanoine 3 J'aime pas les chatouilles.
Tenebres83 3
Ordell Robbie 2.25 un film ennuyeux sauvé par son dernier tiers
MLF 2.75
Marc G. 3.75 Etrange et beau
Junta 4 Une lente construction pour un final extrême.
Ghost Dog 2.5 Un "Baise-moi" raffiné?
Flying Marmotte 4 Kili kili kili
Chris 4.25 Préparez les sacs en papier !
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Un film de fou fait par un fou

Un film incroyablement audacieux, car Takashi Miike raconte d’abord, parfaitement, une petite comédie sentimentale. Un choix d’actrice génial rend la scène de l’audition flippante, mais on ne sait pas encore de quoi on a peur. Des flashes perturbent encore la bluette naissante, mais le film ne se dérègle complètement qu’au bout d’une heure. Alors ça devient irracontable, parce qu'il faut entendre le « kilikilikili » de la tortionnaire, devenu mythique, pour comprendre que l’art de faire peur, chez Miike, vire au sadisme inquiétant pour sa santé mentale.

Le plus beau dans cette histoire, car c’est une belle histoire, c’est que on ne saura jamais quand le dérapage (un sacré tonneau !) a vraiment eu lieu, et même si il a eu lieu. Mais si l’homme l’a rêvé, c’est encore pire : pourquoi aurait il rêvé pareille horreur à partir de cette fille ? Dans ce cas, c’est lui le malade… Audition est un rare exemple de film qui pête littéralement les plombs et fait suivre tout (le montage, l’image, etc) dans sa bouffée délirante. Miike est peut être le seul cinéaste authentiquement fou, puisqu’à côté de lui les autres semblent normaux!



07 décembre 2001
par Yann K




J'aime pas les chatouilles.

Oeuvre d'une froideur glaçante. Malsain, premier degré assumé et véridique, Takashi Miike prouve que sans ses manies ringardes derrière la caméra, donnant un cachet Clip ou Pub à ses oeuvres, il peut réussir à étonner, fasciner et interroger. Audition en est le meilleur exemple actuellement pour moi. Mis en scène avec beaucoup de sobriété et de calme (plans fixes, pas d'esbrouffes visuelles), le film tourne lentement, délicatement pendant près d'une heure, jusqu'à que l'on se demande ce qu'on fout devant notre écran.

Mais lorsque Asami croise Ryo lors de cette fameuse audition, tout basculera. D'abord la relation qui se fortifie avec le temps, puis l'arrivée d'hallucinations incompréhensibles chez Ryo, jusqu'au dénouement final d'une grande violence. La dernière demie-heure annonce un retournement de situation absolu, dont je ne dirais mot. Ceci dit, il subsiste quelques séquences hallucinantes, comme lorsque Asami vomit dans un bol, pour le donner à une personne sévèrement amochée, se ruant dessus tel un chien devant sa patée. Abominable quand même.

Une oeuvre poétique, diablement sentimentale même, chose qui fait du bien dans le cinéma très controversé de Miike.

Esthétique : 3.5/5 - Un climax terrifiant. Pas très chaleureux tout ça... Musique : 3/5 - Une ambiance sonore particulièrement dark. Ca fout les miquettes. Interprétation : 3/5 - C'est moi ou ils sont tous cinglés là-dedans? Scénario : 3/5 - ...oui, ils sont bien tous cinglés.



26 février 2006
par Xavier Chanoine




Un "Baise-moi" raffiné?

Voici un film étrange, entièrement voué à la scène de torture finale « kili kili kili ». Voici un film qui n’existe que pour une seule scène, une scène dont l’ambition est claire : devenir culte. C’est un peu léger à mon goût.

La première heure raconte l’histoire d’un veuf quadragénaire organisant une audition pour tenter de trouver la nouvelle femme de sa vie. Sa rencontre avec Asami, une jeune femme de 24 ans belle et mystérieuse, lui fait retrouver ses 20 ans, mais plusieurs détails troublants lui font nourrir des doutes quant à sa validité mentale – l’homme commence à prendre peur… Composée de plans fixes joliment éclairés, la mise en scène se veut élégante et essaye d’installer le suspense au fil des minutes par des allusions et des pistes ; peine perdue, car les 60 premières minutes sont si vides, si lentes, si molles qu’on se demande si, en tant que réalisateur, on n’aurait pas pu condenser tout ça en 10 minutes. Puis vient le brusque retournement de situation où se mêle pêle-mêle présent/passé et réel/imaginaire, à tel point que le spectateur perd tout repère – longuement – préétabli. Et là encore, ce film dans le film est loin d’être convaincant, tout d’abord parce que l’horreur servie à la louche qui fera bondir d’excitation les plus fans n’est finalement que de la violence GRATUITE tentant maladroitement de se justifier (un trauma pendant l’enfance, une vengeance de femme envers des hommes qui l’ont toujours traîné plus bas que terre). Lors de la vision de ces images plus ou moins chocs, difficile de ne pas penser au Funny Games de Michael Haneke qui plaçait le spectateur face à ses propres perversions et à sa propre responsabilité pour ce qui est de la violence à l’écran. Difficile également de ne pas penser à Baise-moi en entendant les revendications féministes d’Asami vers la fin, censées légitimer ses actes barbares sur un pauvre homme qui souffre d’un manque cruel d’amour…

Audition ne signifie donc pas grand chose à mes yeux : ce n’est ni un portrait convaincant d’un quadragénaire remettant en cause le cours de sa vie, ni un portrait séduisant d’une tortionnaire cinglée, ni même un film osé sur des pratiques sado-masochistes (ceux qui ont vu Une Femme à sacrifier de Konuma savent de quoi je parle). Sa conclusion en eau de boudin laissant le spectateur con devant un générique final agrémenté d’une musique pop totalement hors contexte confirme mon jugement sur ce film. Autre chose : la référence à la Sadako de Ring était-elle vraiment nécessaire ? Si on admet que oui, on admettra aussi la comparaison avec 2 autres films d’épouvante sortis ces derniers mois : Les Autres et Kaïro. Et là, y’a pas photo…



15 décembre 2002
par Ghost Dog




Préparez les sacs en papier !

Le monde serait-il niais ? Il n'y a pas si longtemps les amateurs de films d'horreur étaient considérés comme des bêtes curieuses, des adorateurs d'un culte totalement incompatible avec la cinéphilie (vous savez la vraie, celle qui suinte dans fr.rec.machinchose.discussion). Aujourd'hui les choses ont bien changé. Peter Jackson va bientôt être considéré comme le plus grand génie de l'univers pour s'être attelé à un projet sérieux, John Carpenter est perçu comme un honnête artisan de séries B (pfff), tout le monde a oublié les noms de Tobe Hooper et Joe Dante, et pire, depuis les sacres boxofficiens de Wes et Kevin, on voit proliférer des teenageries pas très flippantes mais ramassant assez pour ne pas décourager les producteurs.

Car aujourd'hui un film d'horreur (hum!), c'est ça : des belles gueules, de belles blondes aux gros seins, une intrigue whodunit à deux balles et un tueur au déguisement craignos et à l'arme bien naze. Jason s'en va jouer les aliens, Freddy rigole plus qu'il ne déchire et Chucky fornique au lieu de défourailler. De plus, le "gore" (ie une petite blessure insignifiante) peut désormais se trouver dans un thriller, un polar ou une comédie grasse. Le genre s'est donc malheureusement démocratisé et on voit ce que ça donne (espérons que jamais Hollywood ne s'appropriera des yakuza-eiga !). Oui mais bon, le renouveau du film d'horreur, il ne faut donc plus le chercher chez nos vieilles icones perdues mais aller le trouver au pays des chambaras.

Ce qui est niais, c'est qu'un Promenons-nous dans les bois, ce monument de médiocrité, rameute quelques centaines de milliers de spectateurs -toujours prêts à raler contre le manque d'originalité -, ce que ne fera jamais ici bas Audition. Inutile de trop en raconter mais on peut dire que enfin voilà un *VRAI* film d'horreur. Les films du genre Shining ou TBWP peuvent désormais être programmés au Récré Kids. L'horreur s'infiltrant dans le quotidien le plus banal, le plus insignifiant. Le vice à l'état pur. Sa réputation too much n'est pas comme beaucoup de films exagérée. N'en disons pas plus, rien que d'y penser ça fait froid dans le dos et ça donne envie de ... oups !



26 novembre 2001
par Chris


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